|
Au détour d'une rue
Près du vallon de Dour Bras une curieuse
maison surprend le promeneur. Bel exemple d'art populaire naïf
et mystérieux. Les murs du bâtiment sont envahis de fragments
d'assiettes cassées multicolores, de coquilles saint-jacques,
d'ormeaux et de miroirs. Les incrustations farfelues prolifèrent.
L'il découvre des papillons, des oiseaux ou des étoiles
de mer. Accrochés à des fonds noirs lointains les poissons
exotiques aux nageoires effilées lachent, imperturbables, des
cascades de bulles et de silence renouvelé. Les
règnes s'y disputent, parfois le végétal supplante
l'animal. Alors les corbeilles de fleurs déversent pétales
et parfums sur les balustres des fenêtres. Les feuillages en guirlande
poussent leurs bourgeons jusque sous le toit. Le vertige s'installe.
Plongé dans la rêverie le regard dévore les détails,
la fantasmagorie des images, l'exubérance des tableaux et la
poésie des compositions. Une saveur innocente se dégage
de l'ensemble. Subjugué par l'ouvrage, le passant attentif observe
avec délice cet univers tout à la fois bizarre et familier.
Il se délecte de sa découverte. Jean-Paul
Thaéron
|
|