Press book Précédent Suivant
   
   On ne se retrouve pas sculpteur du jour au lendemain. Chez THAERON, aucun empirisme, rien qui ne soit pas le fruit de l'expérience et du travail. Et pourtant, tout est libre. C’est en humoriste et en dialecticien qu’il répond à l’interrogation fatale… Peinture ou sculpture ? Il les traite l’une par l’autre pour que paradoxe, elles se révèlent leurs frontières en les emmêlant. Car si aujourd’hui le choix de la sculpture est mieux assumé, plus franc, la polychromie vaut bien plus que par simple nostalgie du mur, et les choix colorés semblent plus toniques, moins louvoyants que dans les quelques pièces murales.  La défense et illustration par THAERON du métal léger, pour sa maniabilité, pour sa docilité sans mollesse, l’a conduit à répudier la massivité aussi bien que l’ascétisme. Le volume naît pour l’essentiel de la serpentation ensemble des bandes d’aluminium.
 
  
   Dans son geste lamellibranche, dans sa torsion amusée, le métal se permet tous les effets de brillance et de matité, tandis que peuvent s’opposer et se répondre chez lui la nudité blanche et la plus grande richesse chromatique. Mais la couleur elle même, jouant la valeur à l’occasion, peut à son tour susciter le relief et l’on devine que bientôt des volumes clos trouveront leur place dans cette économie enthousiaste de percussion et de caresse enroulée. Le dressé et le rampant, la scie et l’escarboucle, le roide et le tortillon monumentale, tout cela nous offrent de drôles de buissons ardents, dont la consumation est comme suspendue en un tour de main… Jean-Paul THAERON chaudronne l’ébullition elle même.

Article extrait de "Art press", Galerie Zabriskie : 9 Octobre au 10 Novembre 1984.